
Entre expositions scientifiques et expériences visuelles et sensorielles parfois spectaculaires, le Palais de la découverte a marqué beaucoup d’enfants depuis sa première ouverture en 1937. Ce lieu emblématique de culture scientifique parisien est né de la volonté de montrer la science en train de se faire. En 2020, sa première grande rénovation a été entamée. Cinq ans plus tard, il est prêt à rouvrir ses portes au grand public. Jean-Louis Vercher, fondateur de l’Institut des sciences du mouvement (ISM) et directeur de recherche émérite au CNRS, fait partie des neuf commissaires scientifiques nommé·es par le CNRS qui ont accompagné les équipes d'Universcience dans l'élaboration du programme muséographique du nouveau Palais de la découverte. Il raconte à la cellule de culture scientifique de la Direction de la recherche et de la valorisation d’amU ce travail en coulisses et ses enjeux dans le contexte actuel de remise en question des sciences.
Directeur de recherche émérite au CNRS, Jean-Louis Vercher est commissaire pour la partie sciences de la vie. Au total, neuf commissaires ont élaboré le contenu scientifique du nouveau Palais de la découverte, avec de nombreuses et nombreux expert·es. Outre les sciences de la vie, parmi les disciplines, on trouve l’astronomie, la physique, les mathématiques, les géosciences, l’informatique et les sciences du numérique, la chimie et, pour la première fois au Palais de la découverte, les sciences humaines et sociales sous le commissariat de Charlotte Bigg, chargée de recherche CNRS à l’École des Hautes études en sciences sociales et spécialiste d’épistémologie et d’Histoire des sciences.
Dans chaque discipline, un travail a été mené avec des spécialistes des sujets traités ainsi qu’avec les muséographes pour rendre les contenus scientifiques les plus stimulants et compréhensibles possible. Parmi les scientifiques ayant travaillé sur ce contenu scientifique, on compte Chantal Abergel du laboratoire d’Information génomique et structurale (IGS). Ces histoires de science, validées par les chercheuses et chercheurs, sont adaptées à différents formats : les salles de médiation, les îlots disciplinaires et les manip-icônes comme le planétarium ou la serre tropicale. Pour les sciences de la vie, le fil conducteur tourne autour d’une question centrale : « Qu’est-ce qu’être vivant ? Qu’est-ce que la vie ? ». Un virus, est-ce vivant ? Et une bactérie ?
Un grand week-end d’ouverture au public est prévu les 7 et 8 juin avec de nombreuses animations : conférences, performances, veillée scientifique, Fête de la musique scientifique… Les espaces permanents, eux, seront accessibles à partir de l’automne avec une exposition temporaire sur l’intelligence artificielle.
L’engagement en matière de culture scientifique de Jean-Louis Vercher n’est pas nouveau. Il est d’autant plus affirmé dans un contexte actuel d’attaques contre les sciences. Si Jean-Louis Vercher se mobilise autant, c’est par envie de partager ce qu’est la science et rappeler que ce n’est pas une opinion comme une autre, qu’elle suit une méthode scientifique. Pour lui, il est important de distinguer deux figures souvent confondues : le ou la savant·e et le ou la chercheuse/chercheur. La figure du savant, c’est souvent la personne qui sait (ou qui croit savoir) alors que le chercheur ou la chercheuse ne sait pas… et donc cherche ! Fervent défenseur de l’interdisciplinarité, il souligne l’importance de faire travailler plusieurs disciplines ensemble pour mieux comprendre un sujet et rappelle que la recherche scientifique est à défendre car, notamment outre-atlantique, elle subit de vives attaques. Le GIEC – Groupe d’expert·es international sur l’évolution du climat, procède par exemple activement à la protection accrue des données scientifiques climatiques face au risque important de suppressions de telles données, en particulier issues de la recherche aux États-Unis. Comprendre la démarche scientifique et le fonctionnement de la recherche est donc primordial pour comprendre les enjeux sociétaux actuels. Partager la recherche et comment elle se fait est un enjeu démocratique central.
Cellule de culture scientifique de la Direction de la recherche et de la valorisation
culture-scientifique[at]univ-amu.fr